La Banque mondiale fournit 100 millions de dollars pour soutenir des moyens de subsistance résilients dans le sud de Madagascar
WASHINGTON, 10 décembre 2020 – Le Conseil d'administration de la Banque mondiale a approuvé le 10 décembre dernier un don de 100 millions de dollars de l’IDA (*1) pour améliorer l'accès aux infrastructures de base et aux moyens de subsistance et renforcer la gouvernance locale dans le sud de Madagascar, en mettant l'accent sur les jeunes et les femmes. Le projet, appelé MIONJO (se lever dans le dialecte du sud de Madagascar) couvrira les trois régions du sud de Madagascar, à savoir Anosy, Androy et Atsimo-Andrefana.
« J’ai fait de la lutte contre la famine et la malnutrition dans le sud de Madagascar, une priorité́ de l’État. Un combat que je mène de front avec la mobilisation de tout le gouvernement Malagasy et le concours des différents partenaires internationaux et nationaux, que je remercie vivement. Depuis trop longtemps, l’État a été́ absent de cette région sud de l’île et la population a été́ laissé pour compte et mise de côté́. Il est désormais temps que cela change et l'objectif que nous nous sommes fixés est l'éradication totale et complète du kere dans tout Madagascar à travers la mise en place des solutions médico-sociales d'urgence mais aussi et surtout des solutions économiques sur le long terme », a souligné Andry Rajoelina, Président de la République de Madagascar.
« Chaque année, le sud de Madagascar souffre d'une grave sécheresse, entraînant une pénurie alimentaire sévère. Cette année, près de 1,3 million de personnes ont été touchées et leur vulnérabilité a été aggravée par la crise COVID-19. Ce projet vise à briser ce cercle vicieux et à donner aux populations du Sud la possibilité d'améliorer durablement leurs moyens de subsistance. La lutte contre l’insuffisance chronique d'eau et les facteurs d'insécurité alimentaire est au cœur de cet engagement à long terme. Nous voyons ce programme comme un changement de paradigme qui jette de solides fondations pour prévenir la famine et les autres chocs naturels qui ont fait du sud de Madagascar l'une des régions les plus pauvres du pays », a déclaré Hafez Ghanem, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Est et australe. La série de projets adoptera une approche intégrée du développement durable, tout en soutenant la réhabilitation des principales infrastructures hydrauliques et en s'appuyant et renforçant la résilience socio-économique des communautés. Le projet approuvé constituera la première phase de cette série de projets et sera mis en œuvre pendant les quatre années suivantes dans la moitié des districts des trois régions du sud. Il utilisera une approche adaptative pour piloter et apprendre, avec l'espoir de l'étendre au reste des districts au cours de la deuxième phase. La première phase suivra une approche communautaire pour renforcer les institutions locales, reconstruire le contrat social, renforcer l'engagement des citoyens, financer les infrastructures communautaires et intercommunautaires clés pour les services de base, et soutenir les subventions de subsistance en faveur des organisations communautaires en utilisant un modèle de graduation adaptative. Suivant une approche communautaire, certaines infrastructures hydrauliques structurelles clés (pour la consommation et l'irrigation) seront réhabilitées pour faire face aux problèmes de sécheresse chronique et soutenir les activités de subsistance. MIONJO identifiera et priorisera les investissements en mettant l'accent sur les femmes, les ménages dirigés par des femmes, les jeunes et les groupes qui sont touchés de manière disproportionnée par l'augmentation de l’insécurité et les chocs climatiques.
Le sud de Madagascar présente la plus forte concentration de pauvreté, avec environ 91 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, et où les ménages dirigés par des femmes et les familles avec plus d'enfants sont associés à un niveau de pauvreté plus élevé. Les moyens de subsistance se limitent principalement à l'agriculture et à la pêche de subsistance et sont vulnérables aux chocs naturels répétés, notamment la famine et la sécheresse. La rareté persistante de l'eau, le manque d'accès à l'eau et aux infrastructures de base, ainsi que l'adaptabilité limitée de l'agriculture aux chocs climatiques sont autant de contraintes à la résilience des moyens de subsistance qui nécessiteront une attention particulière dans le cadre de la reprise après la crise COVID-19. Ce projet figure parmi les projets de redressement pour le sud de Madagascar dans le cadre de la loi de finances rétroactive du pays et est également étroitement aligné sur le document d'approche de la riposte à la crise COVID-19 du groupe de la Banque mondiale qui se concentre sur la protection des pauvres et des vulnérables par le biais de l'équité et de l'inclusion.
(*1) L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à faible taux d’intérêt ou sans intérêts en faveur de projets et de programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 76 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA permettent d’apporter des changements positifs dans la vie de 1,6 milliard de personnes résidant dans les pays éligibles à son aide. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités dans 113 pays. Le volume annuel des engagements est en constante augmentation et s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.
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